Tractatus logico-philosophicus (français): Difference between revisions

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|translator=Traduction : Gilles-Gaston Granger
|translator=Traduction : {{plainlink|[https://en.wikipedia.org/wiki/Gilles-Gaston_Granger Gilles-Gaston Granger]}}
|notes=Cette édition digitale est une reproduction de ... . Tous les droits sur la traduction appartiennent au [https://centregranger.cnrs.fr/ Centre Gilles-Gaston Granger]. Le Ludwig Wittgenstein Project remercie les Directeurs du Centre Gilles-Gaston Granger pour l’authorisation à publiser cette édition digitale. Reproduction interdite.
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<p style="text-align: center; font-variant: small-caps;">Dédié à la mémoire de mon ami<br/>DAVID H. PINSENT</p>
<p style="text-align: center; font-variant: small-caps;">Dédié à la mémoire de mon ami<br/>DAVID H. PINSENT</p>


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{{discreet h2|Avant-propos}}
{{Individual-TLP-paragraph-fr-Preface}}
 
Ce livre ne sera peut-être compris que par qui aura déjà pensé lui-même les pensées qui s'y trouvent exprimées – ou du moins des pensées semblables. Ce n'est donc point un ouvrage d'enseignement. Son but serait atteint s'il se trouvait quelqu'un qui, l'ayant lu et compris, en retirait du plaisir.
 
Le livre traite des problèmes philosophiques, et montre – à ce que je crois – que leur formulation repose sur une mauvaise compréhension de la logique de notre langue. On pourrait résumer en quelque sorte tout le sens du livre en ces termes&nbsp;: tout ce qui proprement peut être dit peut être dit clairement, et sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence.
 
Le livre tracera donc une frontière à l'acte de penser, – ou plutôt non pas à l'acte de penser, mais à l'expression des pensées&nbsp;: car pour tracer une frontière à l'acte de penser, nous devrions pouvoir penser les deux côtés de cette frontière (nous devrions donc pouvoir penser ce qui ne se laisse pas penser).
 
La frontière ne pourra donc être tracée que dans la langue, et ce qui est au-delà de cette frontière sera simplement dépourvu de sens.
 
Jusqu'à quel point mes efforts coïncident avec ceux d'autres philosophes, je n'en veux pas juger. En vérité, ce que j'ai ici écrit n'élève dans son détail absolument aucune prétention à la nouveauté; et c'est pourquoi je ne donne pas non plus de sources, car il m'est indifférent que ce que j'ai pensé, un autre l'ait déjà pensé avant moi.
 
Je veux seulement mentionner qu'aux œuvres grandioses de Frege et aux travaux de mon ami M. Bertrand Russell je dois, pour une grande part, la stimulation de mes pensées.
 
Si ce travail a quelque valeur, elle consiste en deux choses distinctes. Premièrement, en ceci, que des pensées y sont exprimées, et cette valeur sera d'autant plus grande que les pensées y sont mieux exprimées. D'autant mieux on aura frappé sur la tête du clou. Je suis conscient, sur ce point, d'être resté bien loin en deçà du possible. Simplement parce que mes forces sont trop modiques pour dominer la tâche. Puissent d'autres venir qui feront mieux.
 
Néanmoins, la ''vérité'' des pensées ici communiquées me semble intangible et définitive. Mon opinion est donc que j'ai, pour l'essentiel, résolu les problèmes d'une manière décisive. Et si en cela je ne me trompe pas, la valeur de ce travail consiste alors, en second lieu, en ceci, qu'il montre combien peu a été fait quand ces problèmes ont été résolus.
 
{{p right|L.W.}}
{{p right|Vienne, 1918.}}