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'''2.026''' Ce n'est que s'il y a des objets qu'il peut y avoir une forme fixe du monde. | '''2.026''' Ce n'est que s'il y a des objets qu'il peut y avoir une forme fixe du monde. | ||
'''2.027''' Le fixe, le subsistant et l'objet sont une seule et même chose. | |||
'''2.0271''' L'objet est le fixe, le subsistant; la configuration est le changeant, l'instable. | |||
'''2.0272''' La configuration des objets forme l'état de choses. Sital al | |||
'''2.03''' Dans l'état de choses, les objets sont engagés les uns dans les autres comme les anneaux pendants d'une chaîne. | |||
'''2.031''' Dans l'état de choses les objets sont mutuellement dans un rapport déterminé. | |||
'''2.032''' La manière déterminée dont les objets se rapportent les uns aux autres dans l'état de choses est la structure de ce dernier. | |||
'''2.033''' La forme est la possibilité de la structure. | |||
'''2.034''' La structure du fait consiste dans les structures des états de choses. | |||
'''2.04''' La totalité des états de choses subsistants est le monde. | |||
'''2.05''' La totalité des états de choses subsistants détermine aussi quels sont les états de choses non subsistants. | |||
'''2.06''' La subsistance des états de choses et leur non-subsistance est la réalité. | |||
(La subsistance des états de choses et leur non-subsistance, nous les nommerons respectivement aussi fait positif et fait négatif.) | |||
'''2.061''' Les états de choses sont mutuellement indépendants. | |||
'''2.062''' De la subsistance ou de la non-subsistance d'un état de choses, on ne peut déduire la subsistance ou la non-subsistance d'un autre état de choses. | |||
'''2.063''' La totalité de la réalité est le monde<ref>Il y a trois définitions du monde : les ''faits'' dans l'espace logique (1.13), la totalité des états de choses ''subsistants'' (2.04), la totalité de la ''réalité'' (2.063), qui doivent coïncider.</ref>. | |||
'''2.1''' Nous nous faisons des images des faits. | |||
'''2.11''' L'image présente la situation dans l'espace logique, la subsistance et la non-subsistance des états de choses. | |||
'''2.12''' L'image est un modèle de la réalité. | |||
'''2.13''' Aux objets correspondent, dans l'image, les éléments de celle-ci. | |||
'''2.131''' Les éléments de l'image sont les représentants des objets dans celle-ci. | |||
'''2.14''' L'image consiste en ceci, que ses éléments sont entre eux dans un rapport déterminé. | |||
'''2.141''' L'image est un fait. | |||
'''2.15''' Que les éléments de l'image soient entre eux dans un rapport déterminé présente ceci : que les choses sont entre elles dans ce rapport. | |||
Cette interdépendance des éléments de l'image, nommons-la sa structure, et la possibilité de cette interdépendance sa forme de représentation. | |||
'''2.151''' La forme de représentation est la possibilité que les choses soient entre elles dans le même rapport que les éléments de l'image. | |||
'''2.1511''' L'image est ainsi attachée à la réalité; elle va jusqu'à atteindre la réalité. | |||
'''2.1512''' Elle est comme une règle graduée appliquée à la réalité. | |||
'''2.15121''' Seuls les traits de division extrêmes ''touchent'' l'objet à mesurer. | |||
'''2.1513''' Selon cette conception, la relation représentative appartient donc aussi à l'image qu'elle constitue comme telle. | |||
'''2.1514''' La relation représentative consiste dans les correspondances des éléments de l'image et des choses. | |||
'''2.1515''' Ces correspondances sont pour ainsi dire les antennes des éléments de l'image, par le moyen desquelles celle-ci touche la réalité.l | |||
'''2.16''' Pour être une image, le fait doit avoir quelque chose en commun avec ce qu'il représente. | |||
'''2.161''' Dans l'image et dans le représenté quelque chose doit se retrouver identiquement, pour que l'une soit proprement l'image de l'autre. | |||
'''2.17''' Ce que l'image doit avoir en commun avec la réalité pour la représenter à sa manière – correctement ou incorrectement – c'est sa forme de représentation. | |||
'''2.171''' L'image peut représenter toute réalité dont elle a la forme. | |||
L'image spatiale tout ce qui est spatial, l'image en couleurs tout ce qui est coloré, etc. | |||
'''2.172''' Mais sa forme de représentation, l'image ne peut la représenter; elle la montre. | |||
'''2.173''' L'image figure son corrélat de l'extérieur (son point de vue est sa forme de figuration), c'est pourquoi elle présente son corrélat correctement ou incorrectement. | |||
'''2.174''' Mais l'image ne peut se placer en dehors de sa forme de figuration. | |||
'''2.18''' Ce que toute image, quelle qu'en soit la forme, doit avoir en commun avec la réalité pour pouvoir proprement la représenter – correctement ou non – c'est la forme logique, c'est-à-dire la forme de la réalité. | |||
'''2.181''' Si la forme de représentation est la forme logique, l'image est appelée image logique. | |||
'''2.182''' Toute image est ''en même temps image'' logique. (Au contraire, toute image n'est pas spatiale.) | |||
'''2.19''' L'image logique peut représenter le monde. | |||
'''2.2''' L'image a en commun avec le représenté la forme logique de représentation. | |||
'''2.201''' L'image représente la réalité en figurant une possibilité de subsistance et de non-subsistance d'états de choses. | |||
'''2.202''' L'image figure une situation possible dans l'espace logique. | |||
'''2.203''' L'image contient la possibilité de la situation qu'elle figure. | |||
'''2.21''' L'image s'accorde ou non avec la réalité; elle est correcte ou incorrecte, vraie ou fausse. | |||
'''2.22''' L'image figure ce qu'elle figure, indépendamment de sa vérité ou de sa fausseté, par la forme de représentation. | |||
'''2.221''' Ce que l'image figure est son sens. | |||
'''2.222''' C'est dans l'accord ou le désaccord de son sens avec la réalité que consiste sa vérité ou sa fausseté. | |||
'''2.223''' Pour reconnaître si l'image est vraie ou fausse, nous devons la comparer avec la réalité. | |||
'''2.224''' À partir de la seule image, on ne peut reconnaître si elle est vraie ou fausse. | |||
'''2.225''' Il n'y a pas d'image vraie a priori. | |||
'''3''' L'image logique des faits est la pensée. | |||
'''3.001''' « Un état de choses est pensable » signifie : nous pouvons nous en faire une image. | |||
'''3.01''' La totalité des pensées vraies est une image du monde. | |||
'''3.02''' La pensée contient la possibilité des situations qu'elle pense. Ce qui est pensable est aussi possible. | |||
'''3.03''' Nous ne pouvons rien penser d'illogique, parce que nous devrions alors penser illogiquement. | |||
'''3.031''' On a dit que Dieu pouvait tout créer, sauf seulement ce qui contredirait aux lois de la logique. – En effet, nous ne pourrions pas ''dire'' à quoi ressemblerait un monde « illogique ». | |||
'''3.032''' Figurer dans le langage quelque chose de « contraire à la logique », on ne le peut pas plus que figurer en géométrie par ses coordonnées une figure qui contredirait aux lois de l'espace; ou donner les coordonnées d'un point qui n'existe pas. | |||
'''3.0321''' Nous pouvons bien figurer spatialement un état de choses qui heurte les lois de la physique, mais non pas un état de choses qui heurte celles de la géométrie. | |||
'''3.04''' Une pensée correcte a priori serait telle que sa possibilité détermine sa vérité. | |||
'''3.05''' Nous ne pourrions savoir a priori qu'une pensée est vraie, que si sa vérité pouvait être reconnue dans la pensée même (sans objet de comparaison). | |||
'''3.1''' Dans la proposition la pensée s'exprime pour la perception sensible. | |||
'''3.11''' Nous usons du signe sensible (sonore ou écrit, etc.) de la proposition comme projection de la situation possible. | |||
La méthode de projection est la pensée du sens de la proposition. |